USA : les étudiants étrangers invités à regagner les campus avant l’arrivée de Trump
Les Universités américaines recommandent aux étudiants et aux employés internationaux de regagner les campus avant l’entrée en fonction de Donald Trump. Le président élu arrive à la Maison Blanche en janvier et ses projets de rapatriements massifs inquiètent.
« Tous les étudiants internationaux sont inquiets en ce moment », a déclaré Chloé East, professeure à l’Université du Colorado à Denver, à la BBC.
Trump, un républicain, s’est engagé à mettre en œuvre la plus grande opération de rapatriement de l’histoire et à utiliser l’armée américaine pour y parvenir.
Selon le Higher Ed Immigration Portal, plus de 400 000 étudiants sans papiers sont inscrits dans les établissements d’enseignement supérieur aux États-Unis.
Les responsables de la future administration Trump ont suggéré aux dirigeants universitaires, la construction de vastes installations afin de détenir les immigrés sans papiers figurant sur les listes de déportation.
Tom Homan, le futur « tsar des frontières » de Trump, a déclaré que les criminels violents et les menaces pour la sécurité nationale seraient prioritaires pour l’expulsion du pays. Cependant, cela n’a pas apaisé les inquiétudes dans le secteur de l’enseignement supérieur.
Le « tsar des frontières » de Trump promet de couper les financements des États « sanctuaires ».
« Les étudiants sont incroyablement accablés et stressés en ce moment à cause de l’incertitude entourant l’immigration », a déclaré la professeure Chloe East à la BBC.
« Beaucoup d’étudiants s’inquiètent pour leurs visas et se demandent s’ils pourront continuer leurs études. »
En novembre, l’Université du Massachusetts a émis un avis de voyage à l’intention des étudiants et enseignants internationaux, les encourageant à « envisager sérieusement » de revenir sur le campus après les vacances d’hiver, avant que Trump ne prenne ses fonctions le 20 janvier.
« Sur la base de l’expérience antérieure des interdictions de voyage mises en œuvre lors de la première administration Trump en 2016, le Bureau des affaires mondiales émet cet avis par mesure de précaution », a déclaré l’université.
Pendant sa première semaine à la Maison-Blanche en 2017, Trump a signé un décret interdisant l’entrée aux États-Unis des ressortissants de plusieurs pays majoritairement musulmans, ainsi que de la Corée du Nord et du Venezuela. Lors de son premier mandat, l’homme a également proposé certaines restrictions sur les visas étudiants.
Le Massachusetts Institute of Technology (MIT) et l’Université Wesleyan ont également publié des avis de voyage, exhortant les étudiants et le personnel à revenir aux États-Unis avant le jour de l’investiture.
À l’Université de Yale, le Bureau des étudiants et chercheurs internationaux a organisé ce mois-ci un webinaire pour répondre aux préoccupations des étudiants concernant les possibles changements de politique d’immigration, a rapporté le journal étudiant.
Cela inclut les étudiants étrangers protégés par la politique de l’Action différée pour les arrivées d’enfants (Daca).
Trump a tenté de mettre fin à ce programme de l’ère Obama, qui protège de la déportation plus d’un demi-million de migrants arrivés aux États-Unis lorsqu’ils étaient enfants.
La professeure East a déclaré que les étudiants originaires d’Asie, en particulier de Chine, ressentent une « incertitude » au sujet des relations entre les États-Unis et la Chine sous Trump.
Aoi Maeda, une étudiante internationale japonaise inscrite à Earlham College dans l’Indiana, fait partie de ceux qui s’inquiètent pour leur avenir académique.
« Je prévois d’obtenir mon diplôme en mai 2026, mais maintenant que l’administration semble devenir un peu plus dangereuse, je suis moins optimiste quant au bon déroulement des choses », a-t-elle déclaré.
« [Trump] affirme qu’il ne s’intéresse qu’à l’exclusion des immigrés illégaux, mais il a tendance à changer les règles du jeu assez souvent », a poursuivi Maeda.
« J’ai l’impression que nous, étudiants internationaux avec un visa, pourrions être affectés, et qu’il deviendra plus facile de nous expulser. »
